Il veut rendre tout le réel,
tel qu'il est, dans sa diversité et sous ses aspects les plus ordinaires. «
Donc, après les écoles littéraires qui ont voulu nous donner une vision
déformée, surhumaine, poétique, attendrissante, charmante ou superbe de la vie,
est venue une école réaliste ou naturaliste qui a prétendu nous montrer la
vérité, rien que la vérité et toute la vérité. » (Maupassant, Préface de Pierre et Jean, 1884.)
1. Son goût va aux sujets vécus (cf.
L’Education sentimentale) ou
tirés de faits divers (cf. Madame Bovary) ou fondés sur une
documentation positive (cf. Salammbô).
2. Les personnages sont ordinaires, vraisemblables ou vrais, en
général médiocres :déterminés par leur physique et le milieu* (ceux-ci
étant minutieusement décrits), d'où l'importance des mœurs* aux dépens de
l'originalité des caractères (cf.
Milieu), ce qui réclame l'impersonnalité* de l'auteur.
3. La morale est absente : constatation des lois biologiques de la
société ; dégoût pour sa médiocrité.
4. Le style est axé sur - - la composition : action psychologique
encadrée dans la description d'un milieu ; - l'évocation des choses concrètes,
en termes précis, techniques ; le pittoresque* ; - le langage qui sera conforme
au milieu* des personnages ; - la vérité des dialogues. Le travail de l'écriture devient primordial
et peut même remplacer l'inspiration*.
Le réalisme est en réaction
contre le romantisme :
·
sur
un plan esthétique : contre l'invraisemblance, le moi* : « Tu prendras en pitié
l'usage de se chanter soi-même. [...]L’artiste doit s'arranger de façon à faire
croire à la postérité qu'il n'a pas vécu » (Flaubert, Lettre à Louise Colet, 18 août 1846) ;
·
sur un plan moral : contre la déception des
illusions romantiques (ex. Flaubert).
Mais le romantisme était
déjà sensible à la diversité du réel, aux choses matérielles, à la vérité
historique et sociale (ex. Balzac).
Guide des idées littéraires, H. BENAC, Coll Références, Ed. Hachette (1993)
Selon certains, le mot «
baroque » provient du portugais « barroco », qui désignait à l'origine une
perle de forme irrégulière.
Ce mot, réservé d'abord à
l'architecture (pour qualifier la liberté des formes et la profusion des
ornements des monuments en Italie puis en Europe aux XVIIémeet XVIIIéme s.),
s'est étendu aux autres arts et à la littérature.
Certains critiques y voient
même une constante culturelle qui reviendrait tout au long de l'histoire dans
de nombreuses civilisations.
En littérature, c'est
essentiellement un art du mouvement, de l'instabilité (importance du thème de
l'eau, de la fuite du temps, de l'inconstance amoureuse), de la métamorphose (.
le monde est un théâtre »), du pathétique.
·
Avec
la préciosité*, il partage : le goût de la surprise ; la subtilité
psychologique; le goût pour les comparaisons, les images*, les métaphores
bizarres, érudites, hyperboliques, prolongées et accumulées.
·
Comme
le classicisme*, il cultive : le goût pour les valeurs théâtrales (cf. aussi
Noblesse); l'analyse psychologique.
·
Comme
le romantisme*, il a le goût de la surcharge, de la frénésie, du mystère, de
l'horreur (roman noir anglais du XVIIéme s.).
Guide des idées littéraires, H. BENAC,
Coll Références, Ed. Hachette (1993)