J'ai inventé ces 5 textes pour avoir un support qui corresponde au mieux à l'objectif de cette séance. Je m'excuse auprès des Christian Lambert qui tomberaient sur cette page ... Toute ressemblance avec une personne vivante ou ayant vécu ne serait que pure coïncidence. Bien évidemment libre à vous de remplacer ce nom par des initiales ou celui que vous voulez !!!

 

Texte 1

 

Ce matin, Christian Lambert a été guillotiné. Son calvaire avait commencé deux ans auparavant. Arrêté pour le meurtre de l’autoroute A 6, n’ayant aucun alibi, abandonné par sa famille, assisté d’un avocat sans expérience, ne pouvant réfuter le témoignage d’un représentant affirmant avoir vu Lambert dans la région au moment des faits, il n’a pu défaire la toile d’araignée qui devait le conduire devant l’échafaud. Justice est faite, diront certains. Pourtant il flotte sur cette sinistre affaire un goût certain d’erreur judiciaire. Et si Christian Lambert était innocent ? Le doute, affreux, tangible, aurait pourtant dû jouer en sa faveur. C’est pourquoi il est intolérable de risquer la vie d’un innocent. Abolir la peine de mort est donc une nécessité pour éviter que plus tard d’autres meurtres légaux puissent se reproduire.

 

Texte 2

 

La justice peut se tromper ! Elle peut se tromper ! Elle peut se tromper ! L’histoire est remplie d’erreurs célèbres qui ont conduit des innocents au supplice. L’exécution d’un assassin ou supposé tel ressemble dès lors plus à une grande expiation collective qu’à la recherche d’une nécessaire réparation. Il faut que cela cesse. Face à l’inexorable de la mort, il n’y a aucune place pour le doute. Donc la peine de mort n’a pas sa place dans nos sociétés. La guillotine doit cesser de fonctionner, le métier de bourreau disparaître. Christian Lambert doit être la dernière victime d’un système indigne de nous.

 

Texte 3

 

Non, la peine de mort n’est pas la réponse appropriée à la recrudescence de la délinquance. La faim, la détresse, l’isolement peuvent conduire un homme à un acte de folie. Notre société sanctionne ces actes . Pour avoir volé du pain, une première condamnation. Le cycle infernal commence. Sorti de prison, l’individu devient éternellement suspect. Difficile de trouver du travail. La méfiance s’installe. Ainsi, les risques de voir un homme entraîné sur la voie du crime augmentent sans espoir de retour. C’est cette spirale qui a broyé Christian Lambert. La tête d’un ex-taulard ne tient que par un fil. Il a été le coupable idéal de cette affaire de l’autoroute A 6 qui ne reposait que sur un seul témoignage. Qu’il soit coupable ou innocent, peu importe. Car la véritable responsable est notre société incapable de résoudre les inégalités et qui laisse se marginaliser les individus qui n’ont pas eu le bonheur d’être bien nés. La peine de mort est l’expression la plus cruelle de cette incapacité que nous avons à accompagner, secourir ceux qui sont sur le bord de la route. En abolissant ce supplice d’un autre âge, peut-être nous poserons-nous enfin les vraies questions : comment partager ensemble, tous ensemble,  les fruits de la croissance et interdire le développement des inégalités.

 

Texte 4

 

« Tu ne tueras point » nous dit la Bible. Il ne viendrait à l’esprit de personne de remettre en cause ce précepte, cette règle morale qui est tiré du texte qui fonde notre civilisation. La Morale, celle qui nous vient du Créateur, interdit donc le meurtre. Pourtant, ce matin, à l’aube, la société, renonçant à deux mille ans d’histoire, a accompli l’irréparable. Christian Lambert a payé pour un crime qu’il n’avait peut-être pas commis. Sa mort est celle de l’Humanité,  son supplice celui de la Fraternité. La Justice a-t-elle pour rôle d’extraire par la force et la violence ceux que la Solidarité a laissé de côté ? Plutôt que de sanctionner, notre civilisation doit apprendre à protéger. Protéger celui qui, parce qu’il est seul, parce qu’il a faim, risque de commettre l’irréparable. La guillotine est une insulte à la dignité humaine. Il nous faut l’extirper de nous et construire un monde meilleur où chacun trouvera sa place.

 

Texte 5

 

Et si Christian Lambert était votre fils, votre frère, votre mari. Nul n’est à l’abri. Imaginez lire dans la presse le calvaire d’un être chéri, aimé, connu de vous. C’est ton fils qui marche vers la guillotine. Accepter la mort de Christian Lambert, c’est laisser planer au-dessus de nos têtes la mort de chacun d’entre nous. Faut-il être aveugle pour accepter un supplice que Victor Hugo, le grand Hugo, la gloire de notre pays, avait, il y a un siècle,  si fermement condamné. Il est temps de supprimer ce supplice infâme, révoltant qui n’est que la preuve de notre incapacité à construire une société plus juste. Dire non à la peine de mort est le seul  moyen de nous hisser au rang de ce que nous pensons être : des êtres civilisés et doués de raison.

 

Corrigé